Emile Duclaux (1840-1904)

Société des Amis de Pasteur

Amis de Pasteur

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Émile Duclaux est né à Aurillac (Cantal) le 24 juin 1840 d’un père huissier auprès du tribunal et d’une mère épicière. Enfant précoce, à trois ans il étonne ses parents en leur lisant le programme du concert auquel ils assistent. Entre son père et M. Appert, son professeur de chimie, Emile apprend à aimer la nature et son pays natal- « Je me sens avec le sol des attaches profondes ».

Après le lycée et hésitations, décisions, reculs de M. Duclaux père, Emile part à Paris préparer l’Ecole Normale Supérieure et Polytechnique hébergé dans la pension de M. Barbet, là où était passé Pasteur. Il est reçu aux deux concours et son père lui laisse le choix. Ce fut l’Ecole Normale d’où il sortit avec l’agrégation de physique.

En 1862, Emile Duclaux entre au laboratoire de Pasteur, rue d’Ulm ,comme agrégé préparateur en pleine bataille de la génération spontanée. Il participe d’entrée aux expériences et ce jusqu’à la victoire de Pasteur sur les partisans de cette théorie.

À partir de 1863, Emile Duclaux, Gernez et Lechartier vont passer leurs vacances (!) à Arbois dans un laboratoire de fortune installé dans un ancien café où seront conduites la plupart des expériences sur les maladies du vin.

Il revient à l’enseignement au lycée de Tours puis à la faculté de Clermont Ferrand à partir de 1866. Pour autant, il collabore, à partir de cette date, et pendant quatre ans, aux travaux sur les maladies du ver à soie à Pont-Gisquet dans le Gard. A Clermont Ferrand,il accueille Pasteur et sa famille pendant la guerre de 1870. Tous deux étudieront la fabrication de la bière et les soins d’hygiène et de sélection des ferments nécessaires pour éviter ses maladies. Le laboratoire de Duclaux était utilisé pour les expériences qu’ils répétaient dans
les conditions de fabrication normales à la brasserie Kuhn de Chamalières. C’est dans ce laboratoire que Duclaux accepte comme préparateur Emile Roux, un jeune étudiant en médecine.

Emile Roux

Cette première collaboration cesse au départ de Duclaux à la faculté de Lyon où il occupe la chaire de physique ,mais elle reprendra à Paris en 1878. Emile Duclaux est alors nommé professeur de météorologie à l’Institut agronomique et chargé d’une conférence de chimie à la Sorbonne. E. Roux sera à nouveau son préparateur pour ses conférences et cette même année Duclaux le présentera à Pasteur qui recherchait le concours d’un jeune médecin.
Emile Duclaux participe aux expériences sur les premières vaccinations mais à partir de 1877.
Il installe à Le Fau (Cantal) une ferme dans laquelle il étudie la composition du lait, surveille la fabrication du fromage et montre que les microbes agissent par leurs secrétions de diastases et d’enzymes. Il obtient du Conseil Général la gratuité de la vaccination des moutons et l’assurance qu’un mouton mort à la suite de cette vaccination sera payé à son propriétaire.

1880 – Mathilde Briot qu’il a épousée en 1873 et qui lui a donné deux fils meurt de la fièvre puerpérale à la naissance de son troisième enfant.

À partir de 1880 – E. Duclaux fait paraître de nombreuses publications sur la bactériologie, les travaux sur le vin, le lait, l’hygiène. Suivent en 1896 « Pasteur, histoire d’un esprit »; en 1898 le premier des quatre tomes du « Traité de microbiologie » et en 1902 un ouvrage sur l’hygiène sociale.
Citoyen engagé, il contribuera à la création de la ligue des droits de l’homme et du citoyen dont il sera nommé vice-président et prendra parti dans « l’Affaire » pour défendre Dreyfus. « Je me sens avec le sol des attaches profondes ».

Dès 1878, cet amour du Cantal ramenait Duclaux de la mi-juin au 1er novembre dans le hameau de Le Fau où il logeait dans un vieux château. Ces longues vacances étaient studieuses et occupées à l’élevage des vers à soie, à la diffusion de la pratique de la pasteurisation auprès des vignerons, à faire accepter par les éleveurs la vaccination des moutons, à l’étude des microbes nuisibles et utiles à la fermentation du lait et sa transformation en fromage.

Il matérialise cet attachement au pays natal par l’achat, en 1892, du château d’Olmet hameau de Vic sur Cère. Il y passe le temps des vacances avec Mme James Damesteter (Mary Robinson) qu’il épouse en 1902. L’eau qui fut objet de ses travaux de bactériologie est très présente dans le parc et une petite écurie devient laboratoire. Le travail, toujours le travail!

Il crée les « Annales de l’Institut » et en 1888 il entre à l’Académie des Sciences et prend en charge du cours de microbiologie à l’Institut Pasteur dont il devient sous-directeur puis directeur en 1895, à la mort de Pasteur.
Emile Duclaux occupera cette fonction jusqu’à sa mort à Paris le 2 mai 1904.

Bibliographie:

  • Archives de l’Institut Pasteur
  • Perrot A. et Schwarz M. Pasteur et ses lieutenants – Odile Jacob 2013
  • Duclaux Mary La vie de Emile Duclaux – tapuscrit – Bibliothèque de la Maison Natale de
  • Pasteur à Dole