La vaccination contre la rage est l'une des pages les plus spectaculaires de la carrière de Pasteur. Le savant a déjà mis au point le vaccin contre le choléra des poules, puis contre le charbon et le rouget du porc, mais le vaccin antirabique le rend célèbre dans le monde entier.
Pasteur n'a pas réussi à isoler le micro-organisme responsable car le virus n'est pas visible avec le microscope dont il dispose à cette époque. Il parvient pourtant à affaiblir le virus en suspendant une moelle contaminée dans un bocal dont l'air est asséché.
Le 6 juillet 1885, Joseph Meister, un alsacien de 14 ans gravement mordu par un chien enragé, arrive au laboratoire de Louis Pasteur.
Les vaccins testés sur des animaux semblent donner de bons résultats mais, il s'agit ici d'un être humain et non plus d'un animal. Aussi lorsque l'adolescent se présente devant lui, avec sa mère, le savant demande conseil à deux amis médecins, les Docteurs Vulpian et Grancher. Après une grande hésitation, il est décidé de tenter la vaccination de Joseph Meister. En effet, la rage est une maladie qui met un peu plus d'un mois après la morsure pour se déclarer.
L'expérience réussit et Meister ne contracte pas la rage. Peu de temps après, en octobre, le jeune Jean-Baptiste Jupille, berger jurassien mordu par un chien enragé qu'il a affronté avec courage et abattu, est vacciné avec succès.
La nouvelle se répand très vite : Pasteur, l'illustre scientifique a trouvé un vaccin contre la rage !
Les malades arrivent de partout, et même de Saint-Petersbourg. Le dispensaire mis à disposition de Pasteur pour la vaccination contre la rage devient très vite trop exigu.
Une souscription internationale est alors lancée pour la construction d'un Institut, dédié à la vaccination, à la formation et à la recherche.
Cet Institut qui porte le nom de Pasteur est inauguré à Paris en novembre 1888, soit seulement 3 ans après la découverte du vaccin contre la rage !